Fabrice Sommier

“Meilleur Ouvrier de France Sommelier

Fondateur de la Wine School”

Le goût : une histoire de famille

Plus d’une corde à son arc pour celui qui sait lire à travers les vignes ! Berrichon et « fier de l’être », Fabrice Sommier tombe dans les flacons du nectar des dieux dès le plus jeune âge. Haut comme trois pommes, son grand-père Jean l’initie déjà aux voluptés tanisées, lui faisant goûter le fruit de ses différents fûts. Souvenirs gourmands, prémices d’une vocation… Cet amoureux du vin met les pieds dans l’univers de la sommellerie dès la fin des années 80. 

C’était écrit…

Son grand-père paternel, un homme « rustique » jusqu’au bout des ongles, lui transmet son amour du vin. Sa grand-mère maternelle entre deux plats mitonnés sur le feu, l’initie quant à elle, au goût des bonnes choses et des notes savoureuses. Le jeune Fabrice grandit dans une belle simplicité et dans le respect des traditions. À la fois sage et effronté, il bourlingue à droite à gauche mais toujours le nez dans ses bouquins. La connaissance, la culture, une porte ouverte sur le monde dont il se nourrit insatiablement… Et la cuisine, elle, n’est pas en reste. Dès son plus jeune âge, son père, fin amateur de bonnes tables, instaure une tradition, celle d’emmener sa famille un dimanche par trimestre, au restaurant. Pas les tables étoilées qui le faisaient rêver et saliver… Mais plutôt de jolies adresses simples et abordables. En ces lieux propices au péché de gourmandise, Fabrice se glisse dans la peau d’un adulte, célébrant l’instant à la dégustation de ses premiers crus. Un jour, dans l’un de ces restaurants pris à l’assaut de la frénésie, le jeune trublion à peine âgé de 12 ans propose son aide. Il file secrètement en cuisine et y découvre les joies de la plonge et de l’envoi des desserts. Et à la fin du service, il décroche son premier job pour les prochaines vacances scolaires. Le minot qu’il était, venait de découvrir sa voie.

 

Tout est possible !

 

Dès lors, Fabrice Sommier voit sa passion pour les métiers de l’hôtellerie grandir au fil des années. Il ne lâche rien ! Loin de se laisser démonter, il abreuve sa soif de joie et de curiosité dans le ballet incessant d’un savoir-vivre à la française. Le service comme la cuisine, c’est être au service de l’autre… Un geste d’une incroyable beauté, proche du don de soi pour celui qui trace peu à peu son sillon. Ses professeurs l’incitent même à intégrer une école hôtelière à Thonon-les-Bains, l’une des plus courues de l’époque ! Hélas, le cœur lourd et les yeux rougis, son père ne peut y subvenir… Envers et contre tous et sans le moindre désarroi, ce jeune intrépide choisit la voie de l’apprentissage.

 

« Dans toute difficulté, il faut saisir l’opportunité »

 

Un choix qui se révèlera payant… Le génie surdoué abat les cartes de la réussite et excellent dans toutes les disciplines. Tant est si bien qu’une de ses professeurs, l’enverra au fond de la classe enseveli sous les livres.

Curieux  impénitent, il dévore avec entrain moult ouvrages portant sur le vin et la vigne sans jamais être repu. En bout de ligne, grâce à une éloquence naturelle et un esprit désarmant, il suscitera l’intérêt de Jean Bardet, fier membre du jury des sessions de tests finaux. Ni une, ni deux, il décroche le ticket gagnant pour intégrer ses cuisines.

 

Un homme de challenge

 

Et après ? Il affine son art dans de prestigieuses maisons tenues par des hommes tout aussi grands à l’instar de Bernard Robin, Philippe Groult, Bernard Loiseau, sans oublier l’éminent Georges Blanc auprès duquel il restera 21 années. Outre son talent naturel pour la sommellerie, Fabrice est un homme de défis, une véritable bête de concours aguerrie dont le parcours force le respect. Les distinctions coulent à flot et fort d’un travail acharné, il se voit même remettre en 2007 le fameux col bleu, blanc, rouge. Coup du destin ou non… C’est précisément à l’école hôtelière de Thonon qu’il est nommé Meilleur Ouvrier de France en Sommellerie. Une revanche ? Absolument pas. Simplement la preuve que dans la vie, tout est possible. Par la suite, il n’hésite pas à se frotter aux réalités de l’activité viti-vinicole en devenant gérant de 2015 à 2021 du Domaine d’Azenay et de ses 17 hectares dans le Mâconnais. Après plus de deux décennies, de bons et loyaux services à Vonnas, le célèbre sommelier aux lunettes rouges rend son tablier et se lance dans l’écriture du nouvel ouvrage de sa vie : ouvrir une école entièrement dédiée aux vins. 

« La qualité d’un homme, c’est quand le dogme ne prend pas le dessus sur le pragmatisme »

 

Reparti pour un tour

 

La Wine School by Fabrice Sommier… Une évidence pour cette figure éminente dont l’appétit pour la transmission ne s’est jamais tari et qui a choisi de dédier aujourd’hui sa vie à un lieu formateur empli de vie ! Pour lui, c’est un bonheur au quotidien de pouvoir découvrir ou redécouvrir les vins, les spiritueux et toutes les boissons qui peuplent notre terre. Fabrice a toujours aimé être un globe-trotter, un dénicheur de pépites avec en ligne de mire, le partage. Il aime à croire qu’ouvrir une bouteille de vin n’est jamais un geste anodin. Derrière chaque flacon, se cachent en effet une histoire, un terroir, la rigueur des hommes et leur humanité. Cet événement initie une célébration du vivant et invite à un moment de partage, d’échange, de plaisir et d’amour.

En créant la « Wine School », il réalise un doux rêve, présent depuis toujours ou presque, dans un coin de son esprit : créer un lieu convivial, adapté à tous, où le vin et les spiritueux seraient rois. Fabrice a à cœur de vulgariser l’univers du vin qui se retrouve parfois enfermé dans des carcans étriqués… Et au-delà, il souhaite ouvrir une porte sur le monde, apportant à sa démarche une dimension internationale et une initiation inusitée aux crus des quatre coins du globe. Ainsi, il propose des formations pour les pros, pour les jeunes et les moins jeunes et organise également des ateliers dégustation. Quoi qu’il en soit et au titre de n’importe quelle occasion… Sa porte est toujours grande ouverte !

Si vous étiez un vin et un plat pour l’accompagner ?

Une tête de veau sauce ravigote ou gribiche qui se marierait à merveille d’un Riesling alsacien.

Un champagne qui vous accompagne ?

La cuvée limitée Hors Catégorie de Castelnau

Une bouteille que vous avez toujours dans le frigo ?

Une bouteille de porto et bien souvent un 10 ans d’âge de la maison Héritage

Un vin qui vous raconte une histoire ?

Il n’y a pas un vin qui me raconte une histoire mais bien un vigneron qui me raconte la sienne à travers son vin. J’ai des souvenirs émouvants avec Éloi Dürrbach à Trévallon, Laurent Vaillé de la Grange des Pères, Henri Jayer et le père Ramonet en Bourgogne, Gaston Huet à Vouvray… Mais aussi avec les nouvelles générations comme François Chidaine à Montlouis-sur-Loire ou encore Alexandra de Vazeilles dans le Beaujolais. Un vrai shoot de plaisir et de bonheur !

Quand avez-vous apprécié un vin pour la première fois ? 

Un des premiers verres de vins que j’ai pu goûter en toute conscience, c’était un Sauternes dans un restaurant en famille lorsque j’avais environ 12 ans Je me souviens encore de ce goût de safran, de cire et de miel.

La « bonne bouteille » de la table familiale de votre enfance ?

J’avais un grand oncle qui était amoureux du vin et qui possédait une collection extraordinaire de Pommard.

Quelle est la qualité que vous préférez dans le vin ?

Sa digestibilité et l’histoire qu’il me raconte. La qualité d’un vin est pour moi avant tout la qualité du vigneron !

Si vous étiez un cépage ?

En blanc ce serait le Riesling pour sa structure et en rouge le pinot noir pour sa finesse.

Quel est votre plus beau souvenir de sommelier ?

Un jour, j’ai reçu un jeune qui venait fêter son anniversaire avec ses parents. Je lui ai fait goûter des vins et visiter la cave… Je voyais en lui une étincelle ! Et ce jeune a finalement percé plus tard en sommelier. Il s’appelle Xavier Thuizat et il est Meilleur Ouvrier de France !

Quel est le vin dont vous voudriez emporter le souvenir à jamais ?

Je dirais un Château Yquem 1921 qui m’a profondément ému… Et emporter un vin de mon grand-père pour garder son souvenir à jamais avec moi.

Un accord inédit avec le vin ?

Oui, un cigare Épicure n°2 de la maison Hoyo de Monterrey avec un Porto blanc 20 ans d’âge d’Héritage.

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